Je continue mon tour des découvertes réalisées lors de mon road trip en France et en Espagne. Une de nos étapes a été la visite du dernier atelier de réalisation d’épingles et d’aiguilles en France, un vrai trésor national français, j’ai nommé les entreprises Bohin.
J’avais reçu une invitation pour visiter leurs ateliers lors de ma participation au concours Burda en février dernier. J’ai attendu patiemment la réouverture à la visite pour vous montrer cette magnifique fabrique.
Bohin est une entreprise familiale ouverte depuis 1833 dans le village de Saint-Sulpice-Sur Risle; et est depuis gage de qualité.
A l’origine, une entreprise de fabrication de caissette en bois ; aujourd’hui, une entreprise fabriquant de milliards d'aiguilles et épingles annuellement.
Pourtant, cette entreprise travaille encore de manière semi-traditionnelle. En effet, de nombreuses étapes sont nécessaires pour réaliser épingles et aiguilles et nécessitent l’intervention de l’homme.
Auriez-vous imaginé qu’il faut 27 étapes pour fabriquer 1 seule aiguille et 2 mois pour la retrouver en magasin à la vente ?
La première étape est le choix du fils en acier. Bohin choisit un acier fin au carbone.
A l’époque, pour assurer son approvisionnement Bohin disposait de sa propre usine de production non loin de sa fabrique d’aiguille. Aujourd’hui, Bohin a arrêté cette activité et utilise des fils en alliage acier carbone provenant d’Angleterre et d’Allemagne.
Pour commencer la production des aiguilles, le fils va être redressé pour amorcer la rectitude de l’aiguille et coupé en tronçons d’une longueur équivalente à deux aiguilles.
Chacune des deux extrémités du tronçons va être effilées afin de créer la pointe de l’aiguille. Cette étape s’appelle l’empointage. Cette étape est capitale pour assurer que l’aiguille « pique » bien. Un opérateur va vérifier consciencieusement cette étape et éliminer toutes celles qui n’auront pas le degré de qualité attendu.
Après avoir réalisé la pointe de l’aiguille, on va en réaliser le chas.
Pour ce faire, une machine est employée pour réaliser le marquage de l’emplacement du chas des deux aiguilles du tronçon. Les deux chas vont ensuite être percés.
Après cette étape, les deux aiguilles vont pouvoir être séparées et l’excédent de matière se trouvant sur les chas vont être éliminés.
L’aiguille a pris sa forme définitive mais il reste encore de nombreuses étapes!
Notamment, celle qui permet de donner la dureté mais aussi la flexibilité nécessaire à l’utilisation de l’aiguille : la trempe et le revenu qui sont des procédés thermiques impliquant de l’huile.
Après avoir dégraissé les aiguilles, celles-ci seront polies pour permettre qu’elles « glissent » dans le tissu. Ce polissage va durer entre 3 et 4 jours et est l’étape la plus longue et la plus coûteuse du processus de fabrication.
Enfin, les aiguilles vont être nickelées pour les protéger de l’oxydation, les rendre brillantes et glissantes.
Après le nettoyage final, les aiguilles vont être rangées et surtout alignées pour pouvoir être empaquetées.
Une fois, toutes placées de manière parallèles, elles vont être envoyées dans les ateliers de triage et de conditionnement.
Le triage est nécessaire pour trier les aiguilles par longueur ; c’est ce qu’on appelle l’étape de tallage.
Ensuite, il faudra les ranger dans le même sens (côté chas/côté pointe) ; c’est l’étape d’appérissage.
Enfin, un opérateur va contrôler la rectitude de chaque aiguille manuellement. Il faut des années d’expérience pour être un ouvrier qualifié et compétent. En effet, ce sont des millions d’aiguilles qui passent chaque année dans leurs mains, et ils arrivent à détecter en un temps record les aiguilles défectueuses.
Les aiguilles qui auront passé ce test de qualité vont être piquées sur un ruban et empaquetées dans de jolies pochettes Bohin tellement reconnaissables.
Après la visite, il est possible de se rendre dans la jolie boutique où l’on peut refaire son stock.
J’ai craqué sur les épingles, cela faisait un moment que j’en voulais de super fines pour les tissus délicats et des « bonnes » aiguilles. Enfin, c'est quand même la classe d'avoir des épingles à tête de verre de Murano!
Je ne suis pas déçue de mon achat et encore moins de ma visite ; c’était passionnant!
Je garde un merveilleux souvenir de ma visite de ce monument couture français et c’est certain, je reviendrai visiter l’usine un jour de semaine quand les ouvriers sont à la manœuvre.
Je vous invite à faire pareil !
Et pour l'occasion, j'ai sorti ma nouvelle robe Divina de La Maison Victor.
Dites-moi si ça vous ferait plaisir de retrouver un assortiment d'épingles et aiguilles Bohin dans ma boutique c'est du joly.
Pour vous y rendre et découvrir un peu de patrimoine français, direction : 1 Le Bourg SAINT-SULPICE-SUR RISLE 61300 France